On parle beaucoup des conséquences de la guerre en Ukraine, du manque de disponibilité de nos centrales nucléaires et des tensions que cela implique sur nos approvisionnements en énergie. La récente déclaration de notre première ministre sur la nécessité pour les industriels de réduire de plus de 10 % leurs propres consommations aura également pour impact pour chacun d’entre eux d’imaginer de nouveaux futurs énergétiques.
Ces obligations sont sur le point de générer une nouvelle donne bienvenue de conjuguer plan d’économies d’énergie et intégration massive des énergies propres et renouvelables. Son impact aura pour conséquence le déploiement de nombreux projets avec pour corollaire de nouvelles tensions sur les prix et l’approvisionnement des composants nécessaires à la réalisation de ces installations.
A cela, il faut convenir que l’autoconsommation a toujours été le parent pauvre de notre politique nationale d’aides au déploiement des énergies propres et solutions de stockage. De plus, la provenance des équipements (modules photovoltaïques, convertisseurs de puissance, batteries) suit depuis longtemps le même cheminement que celui de nombreux autres produits manufacturiers, à savoir : l’étranger.
C’est une des raisons pour lesquelles, Sirea s’est engagée à développer ses solutions en France en intégrant le plus possible des composants issus de ses propres conceptions ou réalisés par des partenaires industriels présents sur le territoire national. Ceci induit toutefois des conséquences dans les choix et décisions d’une entreprise comme Sirea.
Concernant le stockage d’énergie et face à l’envolée des cours de l’électricité, nous avons immédiatement considéré que cette fonctionnalité était essentielle en vue d’atteindre un haut niveau d’autonomie. L’optimisation du stockage nécessite de mieux analyser les usages et les courbes de consommation, ceci induit chez l’usager une meilleure prise de conscience de comment sa ressource énergétique est utilisée.
Outre les nombreux avantages que peut apporter un stockage à une installation d’autoconsommation, il convient de s’assurer que celle-ci peut être pilotée à bon escient. C’est tout le rôle du gestionnaire d’énergie qui doit être inclus sur une installation bien conçue. Le gestionnaire d’énergie mesure non seulement les flux d’énergie délivrés par les sources d’énergie (énergie renouvelable et réseau électrique) mais également les consommations. Il peut aussi agir de façon intelligente afin de mieux répartir les flux, voire même décaler ou réguler en puissance l’emploi de certains usages. De nombreux paramètres peuvent influer sur les décisions prises par le gestionnaire d’énergie, ceux-ci peuvent être d’ordre tarifaire (variation en journée du coût du kWh réseau), dépendant de la ressource renouvelable disponible en amont ou dans le but d’éviter tout dépassement de puissance souscrite au réseau.
Quoi qu’il en soit, se faire accompagner en amont d’un projet par un bureau d’études spécialisé sur les réductions des consommations et sur les factures d’énergie s’avère être un gage de sûreté. La démarche repose sur un audit préliminaire suivi de l’identification des postes pilotables les plus consommateurs. Des réductions de factures de l’ordre de 10 à 20 % sont souvent atteignables. La prise en charge de l’audit par des organismes tels que l’Ademe peut aller de 50 à 70 % en fonction de la taille de l’entreprise. Dans ce domaine aussi, la connaissance des milieux industriels et l’expérience acquise au travers de multiples projets déjà réalisés constituent des facteurs déterminants. Voilà des raisons pour lesquelles Sirea a décidé de travailler en collaboration avec une société telle qu’ATHEMIS ENERGIE pour répondre à ces demandes croissantes.
Pour conclure sur les multiples interrogations prévalant sur les critères de choix entre différentes technologies de stockage coexistantes sur le marché, nous avons décidé à Sirea de privilégier l’usage de batteries Lithium recyclées. Alors que l’usage de batteries neuves Lithium d’origine asiatique est quasi exclusivement proposé par les installateurs, il existe en France une filière industrielle de recyclage. La société SNAM Groupe qui opère dans cette activité propose au travers de sa filiale Phenix Batteries des batteries de seconde vie issues de la filière automobile pour du stockage stationnaire. Celles-ci sont qualifiées et assemblées en France pour une offre plus économique, plus vertueuse et une garantie de 10 ans.
La demande de batteries au lithium connaît une croissance exponentielle depuis dix ans tirée par l’expansion des ventes de véhicules électriques. Les tensions géopolitiques actuelles, l’augmentation des coûts de transport, les difficultés d’approvisionnement des composants de base, les besoins énergétiques de production, la pression sur les prix font que les batteries d’origine asiatique ne feront pas toujours l’objet d’un premier choix.
Bien sûr, nous ne pensons pas que les batteries de seconde vie couvriront la totalité des besoins du marché. Nous pensons toutefois que redonner un deuxième usage à un produit avant que celui-ci ne soit considéré comme défectueux, s’approprier la maîtrise technologique du produit proposé, s’assurer de la pérennité de la ressource, sont des facteurs importants dont il convient de tenir compte. Aucune technologie de stockage ne répondra jamais à toutes les attentes mais dans le cas précis du stockage stationnaire, l’emploi de batteries de seconde vie avance de forts avantages.
Si personne ne peut réellement intégrer des changements immédiats aux infrastructures électriques, il devient cependant fort judicieux de s’interroger sur la nouvelle donne énergétique afin d’envisager rapidement de nouvelles stratégies. A défaut, les conséquences financières qui en découleraient pourraient vite générer de fortes contraintes.
Un espace incertain s’ouvre devant nous. Bienvenus à tous ceux qui œuvreront à rendre l’énergie abordable au plus grand nombre dans un souci de préservation de nos ressources.